Passages (octobre 2006) :
« J’enseigne les images à l’IUFM de Lyon, sur le site parfois de la Tourette. C’est un lieu que j’aime et que j’ai tout de suite désiré photographier. J’y ai vu des lignes, des jeux de symétrie, des lumières. J’y ai vu des traces et des indices d’aujourd’hui et d’hier. J’y ai vu la surimpression de toutes ces vies passées et présentes qui se croisent ou se sont croisées. Ne pouvant photographier les personnes, j’ai eu envie, peut-être par défi, de photographier les lieux, de faire parler les murs. Ces photos sont aussi nées de l’envie de montrer ce que l’on oublie de voir. Elles proposent à celui qui les regarde de déambuler dans un lieu inhabituel, son lieu de travail. En ce sens, ce sont un peu des photos de voyage. »
« J’ai choisi de présenter mes images suspendues dans le vide pour amplifier leur caractère intemporel. Elles sont orientées thématiquement par rapport aux points cardinaux. Au nord, des escaliers et des fenêtres. Au sud, des greniers. A l’est, des vues extérieures. A l’ouest, des lieux de vies d’avant. L’ensemble constitue une sorte de labyrinthe, un réseau géométrique dans lequel le visiteur est invité à se déplacer. Pour ce faire, il devra se munir d’une torche lumineuse, car la salle d’exposition a été obscurcie. Parce que la photographie est écriture de lumière. Parce que certains recoins de la Tourette ne se révèlent qu’à la lueur d’une lampe. Parce qu’ainsi, le visiteur devient explorateur. Et s’il touche une photo, celle-ci oscillera, comme sous l’effet du vent. »
Fanny Lignon
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